Chronologie
des périodes et des civilisations
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2 500 000 ans à 1 000
000 ans : civilisation des galets aménagés ==> période
de l'Homo habilis
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1 000 000 ans à 100
000 ans : Technique du biface, technique du hachereau, feu ==> période
de l'Homo erectus
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100 000 ans à 20 000
ans : technique moustérienne (biface + retouches des contours
des outils), technique Levallois (hachereau, outil créé selon
la taille et la morphologie) ==> période de l'Homo sapiens
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12 000 ans à 5 000 ans
: Silex, pointes de flèches, lamelles, meules, molettes, céréales
==> néolithique
On estime
que les peintures du Tassili sont apparues dès 13 000 ans, mais
on ne peut établir qu’une chronologie approximative des peintures
et des gravures rupestres du tassili N’Ajjer. En effet, des fouilles entreprises
au début des années 60 dans l’Akakus Libyen ont mis à
jour des fresques et du bois calciné que l’on a pu dater à
environ 4700 ans avant notre ère. On a pu ainsi en conclure que
les peintures des « pasteurs de bovins » ont au moins cet âge.
On y a découvert également un os frontal de taureau dont
l’âge est environ 5900 ans. D’autres découvertes permirent
d’émettre l’hypothèse de signe de vie à 8000 ans.
On a également
pu faire quelques déductions relatives au climat de ces époques
préhistoriennes. Des analyses de pollen confirmèrent qu’il
y avait eu autrefois au Sahara une végétation bien plus humide
que celle que l’on rencontre de nos jours, la désertification semble
même en perpétuelle avancée.
Toutefois,
il est surtout difficile d’établir une chronologie à l’intérieur
des diverses époques.
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Civilisations hiératico-archaïques,
style dit à « tête ronde » : Représentation
de l’homme et de la faune sauvage, surtout du mouflon, du bovin ; prédominance
de motifs magico-religieux dans un style plutôt maladroit et pourtant
plaisant ; Prédominance de la technique du cerne. Dimensions monumentales.
Polychromie et monochromie. Particularité stylistique : la tête
ronde. Absences d’indices raciaux. Âge : indéterminé.
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Époque des chasseurs,
pasteurs et agriculteurs : prédominance de l’homme et
des troupeaux de bovins ; faune sauvage. Motifs magiques assez rares. Scènes
de la vie quotidienne, représentée de manière réaliste
et dynamique ; en général, peinture plane monochrome, plus
rarement polychrome. Dimensions petites, à quelques exceptions près.
Particularité stylistique : peinture en silhouette. Indices raciaux
: type méditerranéen et métissages négrides.
Âge : environ 7000 à 3500 ans (environ 500 à 1500 avant
J.C)
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Époque des équidés,
chevaux et chars : figures de guerriers et de chasseurs, chars.
Faune : prédominance du mouflon. Bovins isolés. Style parfois
assez dynamique, mais tendance au schématisme. Peinture plane mono
ou bichrome. Dimensions moyennes. Particularité stylistique :représentation
bi triangulaire de l’homme, têtes « en bâtonnet ».
prédominance de la race hamitique et divers types hybrides. Âge
: environ 3200 à 2000 ans (1200 avant J.C à 100 ans après
J.C)
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Époque caméline
: représentation de l’homme et du chameau, rarement du cheval. Style
évoluant du naturalisme au schématisme. Peinture plane souvent
monochrome, souvent rouge brique. Nombreuses inscriptions en Tifinagh.
Âge : 2000 ans environ.
Les peintures
et les gravures que j’ai pu observer sur les sites de la Tadrart s’apparentent
plus aux oeuvres de l’Akakus Libyen qu’à celles du plateau près
de Djanet.
Ainsi,
la plupart des représentations humaines (hommes minces, élancés,
porteurs de bâtons) font partie de la civilisation que les scientifiques
ont nommée « les libyens Sahariens » datant de l ‘époque
des équidés, suivie de celle des « Garamantes »
datant de l’époque caméline.
La plupart
des gravures que j’ai observées datent de la période dite
« bubale », en fait la période où le Sahara connaissait
un climat, une végétation et une faune proche de celle de
la savane Africaine actuelle. J’ai pu y voir de nombreuses représentations
d’éléphants et de girafes.
Une
de ces fresques gravées représente un homme (à
tête trilobée, sorte de coiffe ?) tenant une girafe en laisse.
La domestication d’un tel animal peut paraître étonnant, mais
les girafes ne présentent pas de dangers lors de la chasse, et il
est connu que les populations du Soudan capturaient de jeunes girafes peu
après leur naissance et les maintenaient en captivité. Cette
fresque comporte également des inscriptions en Tifinagh peu compréhensibles,
ainsi que d’autres en arabe, ce qui signifierait que différentes
civilisations se sont succédées sur le même lieu, chacune
ayant voulu laisser une empreinte éternelle.
On
peut considérer la gravure de «La
vache qui pleure » comme un chef d'oeuvre.
Chef d'oeuvre
de sculpture tout d'abord : les spécialistes considèrent
cette gravure comme un bas-relief, c'est à dire techniquement différente
des autres gravures réalisées par piquetage, les sillons
creusés dans la roche apportant un relief, donc une dimension dans
l'espace.
Chef d'oeuvre
émotionnel ensuite : ces multiples "portraits" de vaches penchées
vers une petite dépression dans le sol, qu'on peut imaginer comme
une mare se remplissant ou pas au fil des années avec ou sans pluie,
sont fantastiques de réalisme. Les énormes larmes qui roulent
au coin de l'oeil de certaines de ces attendrissantes vaches, risquent
à tout moment de faire déclencher aux visiteurs quelques
belles larmes d'émotion également. On a peine à
croire les quelques 4000 à 5000 ans qui nous séparent de
leur création !
Personne
n'a pu donner d'explications formelles sur le "pourquoi la vache qui
pleure pleure-t-elle" ? Le plus beau étant encore de croire
à l'histoire qu'aiment narrer les guides touaregs : On raconte que
les éleveurs faisaient paître et boire leurs vaches à
cet endroit, puis migraient vers de nouveaux herbages le temps d'une saison.
Une année, à leur retour, il n'avait pas plu, l'herbe n'avait
pas repoussé, les mares et les puits étaient vides. Les vaches
se sont alors mises à pleurer...avant de mourir.
Bibliographie
:
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